Au lendemain des élections municipales au Québec, j’ai l’impression que le visage de la politique de proximité change avec plus de femmes et de jeunes qui occupent maintenant des rôles de maire et de mairesse dans des villes importantes du Québec. C’est une excellente nouvelle. Je peux entrevoir des changements au niveau local sur des sujets capitaux comme la protection de l’environnement ou le logement, par exemple. Ce qui ne change pas cependant, c’est le peu de leviers dont disposent les municipalités pour soutenir un secteur comme celui des sciences de la vie. L’ajustement de la fiscalité municipale a peu d’incidence sur la majorité de nos entreprises, idem pour le zonage et l’urbanisme. Le soutien à l’entrepreneuriat est pourtant un espace dans lequel certaines villes s’investissent. Justement, quel est votre degré de connaissance et d’appréciation de ces programmes au niveau de Montréal et de la métropole? Comment pourrait-on les faire évoluer dans l’avenir, quels sont les exemples de succès dont nous pourrions s’inspirer?
Montréal est toujours dans la course pour tenter d’attirer l’usine de biofabrication de Moderna. Dans ce cas, comme dans les autres projets d’implantation d’usine de biofabrication à Montréal, l’accès au talent est le facteur d’attraction numéro un. C’est d’ailleurs avec ce point en tête que nous avons organisé récemment, en partenariat avec l’université McGill, un événement rassembleur : la biofabrication, une expertise en développement. Un gros succès! Plus de 115 personnes se sont jointes à cette activité témoignant d’un intérêt, d’un besoin de se regrouper autour des enjeux de main-d’œuvre, de formation et de recherche en biofabrication. Un des constats que je retiens des discussions est la nécessité d’avoir un portrait clair et quantifié des besoins futurs en personnel spécialisé en biofabrication dans les entreprises présentes et à venir, de mieux cerner les profils de compétences recherchés et de croiser ces données avec un inventaire des formations disponibles et du nombre de professionnels qui pourront être formés pour chaque profil de compétence. Ainsi, nous pourrons identifier où sont les écarts pour répondre aux besoins des entreprises dans les trois à cinq ans. Et partant de là, mettre en place des stratégies adaptées pour réduire ces écarts. Plus de programmes de formation? Plus d’étudiants dans les programmes existants? Plus d’immigration spécialisée?
Bref, un beau projet à mettre en œuvre pour Montréal InVivo et ses partenaires au sein de l’écosystème…