Le sujet de ce mois de novembre est une d’une évidence rare. Je ne peux vraiment pas passer à côté de l’élection américaine de la semaine passée.

Quelles sont les conséquences possibles pour nous, dans le secteur des sciences de la vie au Québec et au Canada? C’est difficile à prévoir car rien ne dit qu’une fois en poste, l’individu voudra ou pourra tenir toutes ses promesses de campagne, en particulier les plus outrageuses. Mais on peut tout de même compter sur un accroissement du protectionnisme et le retour des tarifs aux frontières. Ces mesures auront un impact désastreux sur le pouvoir d’achat des consommateurs américains mais aussi sur plusieurs de nos entreprises qui exportent leurs produits. Ce sera donc un aspect à surveiller.

Est-ce que ce resserrement aux frontières se traduira également par un recentrage du financement par capital sur les entreprises américaines prioritairement? Est-ce que nos entreprises canadiennes auront plus de mal à se faire financer aux États-Unis? Il est possible que certaines d’entre-elles devront se résoudre à ouvrir à grand frais une succursale dans un état américain ou pire, se délocaliser complètement au sud de la frontière.

Si on se base sur la rhétorique déployée depuis plusieurs années, la future administration voudra possiblement s’attaquer aux entreprises pharmaceutiques et aux prix des médicaments. Quel sera l’impact d’une baisse de ces prix sur le marché canadien dans un contexte où l’industrie locale a déjà été sévèrement touchée par la réforme du CEPMB? Plus globalement, quel serait l’impact sur la capacité à innover de l’industrie sachant qu’une grande partie de la R&D pharmaceutique mondiale est réalisée aux États-Unis?

En regardant les mesures prises lors du premier mandat et les promesses de campagnes, l’impôt sur les entreprises devrait baisser significativement. Cela aura donc un impact direct sur la compétitivité fiscale du Québec et du Canada. Comment devrons-nous nous ajuster pour continuer à attirer et conserver les entreprises sur notre territoire? Et le tout dans un contexte où les recettes fiscales sont primordiales pour maintenir le niveau de services à la population.

Je pourrais continuer à supputer sur ce qu’il va se passer sur beaucoup d’autres thèmes passionnants comme la recherche, l’écologie, l’accord de libre-échange, etc. Mais je préfère terminer sur la question la plus étrange à se poser : comment les États-Unis se porteront après 4 ans sous un « tsar de la santé » qui prône des théories complotistes sur les vaccins, réfute les consensus scientifiques et se fait l’avocat de traitements alternatifs non-prouvés?

Je n’ai pas vraiment de réponse à cette question… Et vous?